ALAIN EDOUARD ANTOINE


Titre : Manipulation IV - 144x144 cm


Biographie de l'artiste ALAIN EDOUARD ANTOINE

Alain Edouard ANTOINE est né à Besançon en 1970.

L’abstraction lyrique et la technique graphologique de Georges Mathieu lors de ses happenings télévisuels inspirent très jeune Alain Edouard Antoine dans sa démarche qui a seize ans débute dans la peinture par des compositions aux formes molles, peintes à l’huile, de couleur sombre, et reliées par des traits irréguliers à l’encre.

Les études supérieures à peine commencées, Alain Edouard Antoine décide de s’installer dans un petit appartement où il s’enferme durant des mois à peindre frénétiquement, s’en suit une folle production de lavis, d’encres, d’aquarelles, de corps nus, de clous, d' ouvriers au travail. Il y exprime la souffrance et la tristesse. 

A cette époque, il côtoie Stéphane Paon, artiste et conservateur au Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges qui l’initie à la culture artistique et aux grands peintres tels, Erwin Trum , Le Corbusier, Fausto Olivares, Roger Decaux, Jean Bazaine, et aussi à l’archéologie gallo-romaine.

Une rencontre sera déterminante pour Alain Edouard Antoine, celle de l’artiste Erwin TRUM en personne dans son atelier. Il le reçoit seul. Erwin lui parle de ce « certain état d’âme » nécessaire à chaque artiste, cette solitude aussi. Il sort de l’entretien fasciné, c’est la vie qu’il veut.

En 1994, Alain Edouard Antoine s’installe à Strasbourg, achève ses études de styliste, et continue la peinture. Il découvre le tachisme, l’expressionnisme abstrait d’après-guerre et notamment la peinture américaine et allemande. Outre la peinture, la culture germanique le fascine, son design, son architecture, le Bauhaus. En 1996, à la naissance de son fils, il le prénommera Dieter.

En 1998, le succès est au rendez-vous ! Il décide de faire une foire à Strasbourg en 1998, tout est vendu en quelques heures.

Dès lors, il ne cessera de peindre et de travailler régulièrement en partenariat avec des boutiques de design à Strasbourg, galerie K, Pyramide, mais aussi avec une galerie à Bruxelles, qui lui vendra 2 toiles à New York.

Il met rapidement au point la fabrication de ses propres châssis, en médium avec une tranche de 7cm, cela fait partie de sa signature. La toile est tendue parfaitement par un procédé qu’il met au point et dont il a le secret. Il se passionne pour les grands formats, il en définit lui-même les tailles.

Sensible aux travaux de Rothko dont il apprécie la fausse simplicité, à l’efficacité du noir de Soulage et de Kline pour son blanc, sa peinture se compose de grandes masses blanches perturbées par des noirs parfaits, des lignes d’horizon, des paysages, le tout à grands coups de spatules et de pinceau. 

Attaché au matiérisme, il maroufle des bandes papier qu’il plie, colle,  colore dans des tons naturels ou noirs, faisant penser à du bois, mais aussi au temps qui passe….

De moins en moins enclin à l’expression, il peint des toiles d’envergure noires rompues par des petits strippes réservés et recolorés de beige.

En 2007, il découvre le musée Burda, sa diversité, les possibilités de la peinture contemporaine.

En septembre 2010, Il quitte Strasbourg pour Lille.

Il lit, voyage énormément, désapprend, renonce à sa mécanique. Il se rend régulièrement à New York, visite les galeries, va au MOMA et au WHITNEY MUSEUM, remarque l’œuvre sur papier de Basquiat.

En 2015, plus inspiré par le fait de peindre que par l’objet qu’est la toile elle-même ou par une quelconque symbolique que cette dernière pourrait représenter, il plisse des toiles sur ses châssis qu’il peint ensuite de façon monochrome, sa peinture ne cherche plus à exprimer quelque chose. Les plis forment des traces sur la toile, des nuances, une profondeur.

Début 2017, libéré de tout automatisme, devenu insensible « au rendu » de la toile et à un aspect esthétique, il laisse la peinture lui dicter la conduite à suivre.

Plus attiré aujourd’hui par la peinture américaine des années 80, comme Basquiat, Twombly, le matiérisme de Tapies ou les travaux sur papier de Richter, il développe une gestualité radicale, comme un élan.

La toile préparée dimensionne le sentiment qu’il veut exprimer, des superpositions de faux blancs, de beige, symbolisent la vie.
Ensuite, viennent les aplats, les traces, comme celles du passé, indélébiles et imposantes, douleur, affection, émotion. Si celles-ci barrent la toile, Alain Edouard Antoine ne la ferme pas complètement. Un passage blanc permet à l’œil du visiteur de cheminer et d’entrevoir un apaisement, une certaine sérénité. 

Puis viennent les mots, ceux qu’on devine et ceux qu’il a effacés, sans pouvoir les lire, comme un secret. Raturée, cachée, la toile lui dicte ce qu’il doit faire, jusqu’ au renoncement. Une fin.




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